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Ruta 40
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Rio de Janeiro 2 : la tempête

Rio de Janeiro 2 : la tempête

Bonjour Maman, bonjour Papa.

Comme vous le savez, mon premier jour à Rio fut marqué par une folle chaleur, malgré quelques nuages. Le deuxième matin ressemble en tout point au premier, et je me décide à faire une petite rando, pentue mais très courte (30min), sur le Morro de Urca (la petite colline ci-dessous).

Rio de Janeiro 2 : la tempête

En pleine ascension, je croise un petit singe au milieu du chemin. Forcément, je suis ravie. Je m'arrête une bonne demi-heure pour l'observer, tandis que les quelques autres randonneurs n'y accordent pas la moindre attention. Il semblerait même qu'ils accélèrent le pas. Devrais-je me méfier de cette insignifiante petite bête ?

Rio de Janeiro 2 : la tempête

Je le découvre un peu plus tard, mais il semblerait que ce singe soit à l'origine de tous les maux du pays. Espèce invasive, il aurait été importé au Brésil pour semer le chaos et la terreur. Le Desordem sem progresso, c'est lui. La corruption, les inégalités, c'est encore lui. Nourrir ce singe n'est pas seulement interdit : cela revient à pactiser avec le diable même.

Rio de Janeiro 2 : la tempête
Rio de Janeiro 2 : la tempête

Peut-être aurais-je dû suivre l'exemple des autres randonneurs. Passer mon chemin. Baisser mon regard. Ne pas le provoquer.

Tout ce qui m'arriva par la suite, il en est très certainement responsable.

Après avoir apprécié la vue d'en haut (les photos sont encore ternes et ennuagées, mais il faudra s’y faire, je n’ai que mon vieil iphone 4) (et soyez heureux que je ne partage pas avec vous mon selfie plein de sueur), je redescends par le même chemin à travers la forêt.

Rio de Janeiro 2 : la tempête
Rio de Janeiro 2 : la tempêteRio de Janeiro 2 : la tempête
Rio de Janeiro 2 : la tempête

C’est alors qu’il commence à pleuvoir. Une goutte, deux gouttes… Impossible de dire que, à peine une minute plus tard, des torrents s’abattraient sur ma pauvre tête, transformant la forêt en un vaste toboggan aquatique. La descente est laborieuse, et rapidement je comprends que cela ne sert plus à rien de me protéger de la pluie : je pourrais plonger toute habillée dans la mer, je n'en serais pas davantage trempée.

Me voilà de nouveau en ville, je hèle un taxi : il ne veut pas risquer sa peau sur la route et refuse de me prendre. J’ai donc 30 minutes de marche pour rentrer. J’ai de l’eau jusqu’à mi mollets.

Vous avez déjà essayé, à la plage peut-être, de marcher en flip flops dans l’eau ? Vous levez le pied, et hop, la tong se sauve avec les vagues. Eh bien, je marchais sur la route inondée, et rapidement je me suis retrouvée pieds nus, à courir après mes Havaïanas flambant neuves emportées par le courant.

Rio de Janeiro 2 : la tempête

Les gens normaux n’étaient pas au milieu d’une forêt quand la pluie a commencé. Les gens normaux se sont abrités sous les porches des immeubles ou sous les abris-bus. Les gens normaux me voient courir sur les routes sur lesquelles les voitures n’osent plus se risquer, trempée, chaussures à la main. Les gens normaux sont secs, ils rient et me prennent en photo.

Je ne rie pas.* Je me demande si je vais survivre. Je maudis ce vicieux petit singe qui m’a fait perdre au moins 30 min – le temps qu’il m’aurait fallu pour rentrer avant la pluie.

Rio de Janeiro 2 : la tempête

Bref, c’était donc mon deuxième jour, celui de la colère de Rio. Je disais vouloir partir à l’aventure, je crois que je suis servie.

* Bon, pour rétablir la vérité, j'ai écrit ca pour le style. En réalité, j'étais aussi ravie de mon malheur qu'une gamine qui saute dans une flaque.