Asunción 2 : térere et pantalon de yoga

Bonjour Maman, bonjour Papa, bonjour cher lecteur assidu.

Tout d’abord, une petite mise en garde : à partir de cette étape de mon voyage, les mots remplaceront bien souvent les images (ok, c’était déjà un peu le cas avant). J’oublie de plus en plus de prendre des photos, et je ne prendrai pas le temps de faire des dessins.

Si j’ai pris plus de 200 photos de chutes d’eau et de quatis, c’est bien parce que j’étais au milieu d’un régiment de touristes, tous armés de leur pistolet à souvenirs.

Mais à Asunción, déjà, on me conseille de ne pas trop me promener avec mon iphone à la main. A Buenos Aires ensuite, j’oublierai tout simplement de capturer des moments de magie, parce que je serai la seule touriste, et prendre des photos ne me viendra même pas à l’esprit. Je ne spoile pas plus.

Pour compléter sur Asunción, je tiens à préciser que le térere est réellement addictif. Tous les paraguayens se promènent avec une thermos pleine d'eau et de glace, qu'ils déversent toutes les dix secondes dans leur "wampa" pleine de yerba maté (le thé d'ici). La "bombilla" (paille avec un filtre au bout) est indispensable pour ne pas manger plus que l'on ne boit.

J'ai attendu quelques jours avant d'oser m'y mettre, mais les 35 degrés m'ont convaincu de suivre le mouvement. Et quand je parle d'un mouvement, je n'exagère pas. A la gare, pas un paraguayen n'avait pas sa thermos. Dans les rues, des stands ne vendent que de la glace et de l'eau pour le térere. Sur les vitrines, des pancartes "hielo" indiquent que l'on peut remplir sa thermos ici. Personnellement, j'ai opté pour le package 3 kilos de glaçons au supermarché, faisant profiter tout l'hostel de mon achat.

La semaine à Asunción est une semaine décisive dans mon voyage : je deviens peu à peu une vraie voyageuse, avec un look de voyageuse et une hygiène de voyageuse.

Le premier jour, robe et cheveux au vent, je me fais aborder / siffler / suivre des yeux par la quasi totalité des hommes dans la rue.

Le deuxième jour, j'achète un pantalon bien ample. Je réduis de moitié mon attractivité.

Les jours suivants, malgré mes efforts pour être parfaitement repoussante, je continue de me demander comment je peux autant attirer l'attention. Cheveux hirsutes, fringues dégueues et peau pâle, mes parents ne m'autoriseraient certainement pas à sortir en public de la sorte. S'ils me voyaient...

Et cette semaine, avec les copains d'All in One, on a participé de nouveau au concours de court-métrage 48 Hour Film Project. J'écris le scénario à distance, avec un avantage certain sur les autres équipes : tandis que les scénaristes français passent leur nuit devant leur ordi, à faire des pauses cafés toutes les heures, moi je suis en pleine forme - décalage horaire oblige - et armée de ma thermos de glace.

On ne gagnera que le prix de la meilleure utilisation de la ligne de dialogue imposée, mais nous sommes contents du rendu (ça dure 4 minutes, à voir sur la chaîne d'All in One).

C'est déjà la fin de l'article, et vous vous demandez tous ce qu'est devenue Andréa. Moi aussi.