Foz de Iguazú 1 : l'envers du décor

Bonjour Maman, bonjour Papa.

Après 10 heures de bus en compagnie d’une espèce de génie qui a appris à parler espagnol en 3 mois et me rappelle douloureusement mon niveau de prépa (qui s’est fait la malle après trois ans d’école sans pratiquer), j’arrive dans ce qui, d’après les guides, est un véritable coin de paradis. Iguazú.

Je ne suis là que pour le parc Iguazú et ses fameuses chutes d'eau (les cataratas). Le parc se situe sur la frontière entre Brésil et Argentine. Il se fait en deux jours : une journée côté brésilien, une journée côté argentin.

Sauf que, suite à certains soucis techniques, je vais me retrouver 4 jours dans une ville perdue, unique cliente de l’hostel, à râler et à déchirer mon itinéraire de voyage en mille morceaux.

Il va falloir attendre le prochain article pour avoir des paysages paradisiaques. Pour l’instant, j’ai simplement envie de lister tout ce que j’ai détesté à Foz de Iguazú :

- Ne rien comprendre au réseau de bus et se faire indiquer la mauvaise direction par un chauffeur de taxi, aigri que je préfère le bus à sa jolie voiture. Mettre 2h30 à aller de la gare routière à l’hostel (au lieu de 10 minutes).

- Ecouter aveuglément les conseils du gérant de l’hostel, et aller visiter les pires coins de la ville (j’ai nommé : le temple bouddhiste, paye ton immersion culturelle).

- Devoir repousser violemment un vieillard d'au moins 70 balais qui garde le temple bouddhiste et s’est approché d’un peu trop près pendant que je signais le livre d’or. Avoir envie de vomir toute la journée.

- Se sentir dans GTA en arpentant d’immenses avenues quasiment vides, ponctuées de quelques hommes fumant le narguilé sur le trottoir, à côté de leur voiture allumée, musique reggaeton à fond.

- Être dans un dortoir vide, passer une soirée barbecue avec les potes du gérant de l’hostel et ne rien comprendre pendant des heures (mais bon, la viande était bonne).

- Me réveiller trop tard le lendemain du barbecue et devoir reporter la visite du parc côté argentin d’un jour.

- Devoir me résigner à ne pas aller à Buenos Aires tout de suite, les bus étant soit complets pendant 4 autres jours, soit beaucoup trop chers.

(Ci-dessus : le temple bouddhiste gardé par un vieillard pervers et le dortoir de l'ambiance)

En réalité, il y avait bien un truc sympa à faire dans cette ville, en dehors des Cataratas. Bon, de quoi occuper une heure, pas deux jours entiers, mais passons.

Le Parque do Aves est un centre qui récupère des oiseaux blessés, et qui a fini par devenir un véritable zoo. Toucans, perroquets, etc.*, on s’approche au plus près des oiseaux en traversant leurs immenses serres.

* Si vous êtes ma coloc ou si je vous ai tout simplement raconté l'histoire des dindons sauvages**, vous serez ravis d'apprendre que j'ai eu l'immense honneur d'en croiser ici.

** Si je ne vous ai pas encore raconté l'histoire des dindons sauvages, ça peut s'arranger (prévoir une petite heure de skype).

Je râle beaucoup, car mon expérience à Foz de Iguazu n’a pas été incroyable sur le plan humain. Mais en revanche, vous le verrez au prochain article, le parc offre un spectacle à couper le souffle.

Et puis voyager, ce n’est pas non plus vivre une aventure inoubliable chaque jour. C’est parfois devoir passer la journée à ne rien faire d’autre que chercher des bus, regarder trois statuettes de Bouddha, et faire mine d’écouter le patron de l’hostel qui essaye de te convaincre de rester toute la semaine dans son havre de paix (et de solitude – je suis la seule cliente, évidemment qu’il cherche à me garder).

Le bilan de ces quatre jours ? Mon itinéraire gentiment planifié vole en éclats, je pars pour un pays que je n’avais pas du tout prévu de visiter : le Paraguay.